De la fourrure oui mais de la fausse
Parce qu’il commence à faire froid, que depuis quelques jours ce petit vent vicieux nous glace, on a envie de vêtements douillets et chauds. Quoi de mieux que la fourrure pour survivre à l’hiver, même s’il n’y en a plus vraiment j’ai l’impression 9°C un 20 décembre en Normandie? Oui mais de la fausse fourrure, évidemment! Sans culpabilité, sans avoir la sensation d’être complice de maltraitance animale, on se laisse tenter et on s’enveloppe dans une douce et jolie fausse fourrure.
L’industrie de la fourrure en chiffres
L’hiver la fourrure à la cote. Puisque ça tient chaud, c’est doux… Aujourd’hui encore, pour beaucoup, les vêtements et accessoires en fourrure seraient faits à partir des peaux de bêtes tuées pour leur viande. On les récupèrerait pour ne pas gaspiller. Il est certain, ce serait « bien » mais ce serait aussi le monde des Bisounours!
- 100 000 millions d’animaux abattus l’an dernier pour leur fourrure (victimes de braconnage illégal non comptabilisées)
- 85% de cette production de fourrure se fait en « ferme à fourrure »
- 4 700 milliards d’euros, le chiffre d’affaire du secteur de la fourrure en 2008 en Union Européenne
- 70% de la production mondiale de visons provient de l’Europe et 63% de la production de fourrures de renard (6000 fermes d’élevage en UE)
- 15 à 24 renards polaires ou encore 30 à 80 visons pour un seul manteau
Par ailleurs, les conséquences sur la planète sont également importantes. Des espèces protégées braconnées, de la pollution notamment par les rejets des élevages, etc. …Pour se faire une idée, un vison d’élevage produit environ 88 kilos d’excréments par an. En 2007, le Danemark en a tués 12 300 000, ce qui provoque des tonnes de lisiers donc des tonnes de phosphore, un des pires polluants pour les écosystèmes aquatiques.
Le renouveau de la fausse fourrure
L’hiver dernier (2016) a vu, discrètement, réapparaitre la fausse fourrure. Puis, cette année elle est devenue résolument tendance. Est-ce un effet de mode ou une véritable prise de conscience? En tout cas, quelle agréable surprise, même les stars et les people s’y mettent. Sachant que certaines de ces personnes sont assez influentes, sur le commun des mortels, en matière de mode ce n’est que positif. Désormais, cette matière textile est tendance, pour le plus grand bonheur des animaux et de leurs défenseurs, même si le chemin est encore long vers l’arrêt des ventes de véritables fourrures….
Aujourd’hui, la fausse fourrure ce n’est plus les matières beige ou marron imitation renard qui boulochent, s’effilent, donne un effet sale et cheap. Les textiles ont évolué, il y a maintenant des fausses fourrures très douces, belles et de qualité. Puis, les modèles sont plus modernes, les créateurs osent les coupes courtes pour les vestes et les couleurs. Du rose, du rouge, du bleu, en veux-tu en voilà.
Clairement, le secteur de la mode a fait d’importants progrès. En 2016, suite à une importante campagne de la PETA (People for the Ethical Treatment of Animals) et beaucoup de pression, de nombreuses marques se sont engagées à ne plus vendre d’articles en laine angora. On peut y retrouver Adidas, & Other Stories, Calvin Klein, Camaïeu, La Halle, Mango, Vans, etc. … la liste est longue et c’est tant mieux!! Retrouvez cette dernière sur cette page de l’association.
Quant à Stella Mc Cartney, c’est une pionnière dans le genre. Depuis la création de sa marque éponyme elle prône une mode éthique, durable, sans cuir, plumes ni fourrure. Elle a même déposé un brevet pour son « cuir végétal ». D’autre part, de nombreuses marques ont annoncé arrêter d’utiliser de la fourrure dans leurs collections et ont ainsi rejoint Calvin Klein, qui suite à une action de la PETA en 1994 n’utilise plus de fourrure animale. Début 2018, la liste s’est allongée. Après The Kooples en 2017, les maisons de couture Versace, Armani, Gucci, Furla et Givenchy ont dit stop à la fourrure.
Afin de vous aider à faire votre shopping de manière consciente, voici la liste verte des marques qui ne vendent pas de vraies fourrures.
Les fausses fourrures de La Seine&Moi
Je suis contre la fourrure, je refuse même les contrats s’il s’agit de travailler pour une marque spécialisée dans ce marché car je ne veux pas y associer mon image. Je préfère caresser un lapin dans une ferme, voir un renard dans la forêt et câliner mon futur chat sur mon canapé que les voir en manteau! Ainsi, quand j’ai été contacté par une marque de fausse fourrure qui, de plus, prône la qualité et le made in France, j’ai de suite accepté. J’ai profité de cette journée de travail agréable et enrichissante pour shooter les photos pour le blog.
La Seine&Moi est une jeune marque française crée par Lydia Bahia. La spécialité de la maison est la fausse fourrure. Les matières premières viennent de France et les vestes sont faites dans des ateliers français, à Paris même. Les produits sont vraiment qualitatifs, c’est doux, épais et…moderne! J’ai trouvé les pièces très confortables. Comme une impression d’être dans sa couette ou de promener son doudou hihi. La belle récompense de Lydia: la marque a remporté le prix PETA 2016 de la meilleure fausse fourrure. Avec le retour en force de cette matière, c’est l’occasion de se démarquer en changeant du classique manteau noir ou de la traditionnelle doudoune. La Seine&Moi propose par exemple des modèles originaux de vestes et manteaux mais aussi des écharpes et sacs. Pour un hiver tendance, bien au chaud et cruelty free.
Bien que la chaine de production des articles en fausse fourrure génère de la pollution, je pense personnellement qu’il est préférable d’acheter celle-ci plutôt que la vraie fourrure. Pour plus d’éthique, de respect, et de réduction de l’impact environnemental. Je souhaitais également parler de cette alternative, à titre d’information sur les avancées techniques du textile. Mais aussi, car il en faut pour tout le monde, chacun agit à son niveau. Au consommateur de choisir quelle sorte de fourrure acheter, vraie ou pas, Ou encore de ne pas en acheter du tout. Au moins le choix est conscient.
Par ici, les créations de Lydia, de La Seine&Moi à découvrir d’urgence!
J’espère que ce nouvel article mode vous a plut. Et vous, que pensez vous de la fourrure? De la fausse fourrure? Vos avis m’intéressent, comme d’habitude.
Avant de vous quitter, je vous souhaite de belles et douces fêtes de fin d’année les Loulous. Profitez bien de ces moments précieux entourés de ceux qui vous sont chers.
Je rappelle que vous pouvez épingler sur Pinterest, partager les articles et photos sur vos réseaux sociaux mais uniquement en créditant les photographes et moi-même.
article mis à jour le 26/03/2018
Enregistrer
Bonjour,
Je ne comprends pas trop le rapport à la laine angora.
Ni en quoi la laine (angora ou non) est problématique dans son ensemble.
Ce qui est là encore problématique est la façon dont est récolté la laine.
J’avais regardé récemment, et selon la race, la récolte se fait par tonte, donc un peu comme pour les moutons, ou par épilation.
L’épilation correspond à la récolte des mues par brossage
Après les industriels ont mis au point des techniques pour aller plus vite et récolter tout les poils d’un coup. Mais là, on revient aux problèmes de l’agriculture industriel.
Pareil au niveau de l’impact en terme de pollution.
Le mieux est alors d’acheter de l’angora chez un petit producteur local, comme ça vous pourrez voir la façon dont sont traité les animaux, contribuerez à l’économie locale, etc.
Exemple, trouvé en ligne : http://mohairdugrandchambord.fr/ , ce ne sont pas les seuls en France.
Au passage, comme sur tout les animaux avec poil dense, la mue est nécessaire, et souvent, il faut brosser ou tondre pour aider.
Mes 2 chiens sont ainsi : la mue du printemps est impressionnante, et se fait difficilement toute seule, donc faut brosser, brosser, brosser, et on se retrouver avec des poils partout et c’est impressionnant, car on a beau en enlever, il en reste encore, et encore, et encore, … (et quand on regarde le compost qui se rempli, on se demande où il met tout ça)
Alors pour un lapin angora, j’imagine bien le volume de laine, juste à la mue!
Au final, la question est toujours la même : trouver des vêtements ayant un impact limité sur l’environnement en général (incluant les vies animales et humaines).
Donc là, ça se complique : le coton, entre l’esclavagisme et l’asséchement de zone semi desertique, c’est pas la gloire, les laines animales, c’est produit sauvagement et pas forcément respectueux des animaux, le pétro-chimique, l’extraction fait des ravages (sans compter la corruption & co), …
Reste les matières locales, lin et orties, mais là revient le problème du prix, souvent élevé.
Merci pour ce bel article ! J’ai toujours trouvé que les fausses fourrures imitent assez mal la densité et l’extrême douceur de la vraie, c’est pourquoi je ne portais plus trop ni l’une ni l’autre. Mais depuis quelques temps, on voit de vraies trouvailles, des pulls tellement doux et le pilou-pilou alors çaaaa j’adore !
De rien Ornella, ton commentaire me fait plaisir. Je suis absolument d’accord, grâce aux nouvelles technologies on trouve de très belles matières maintenant, celles que je porte sur les photos sont extrêmement bien faites et terriblement douces, c’est bluffant.